Voici
un petit texte trouvé dans le livre d’Évelyne Plantier : « Animer un
atelier d’écriture pour tous »
C’est
un livre qui parle essentiellement de l’écriture créative, mais ce qu’elle
dit est, selon moi, aussi vrai pour le
journal créatif.
«
Découvrir son propre pouvoir de résolution en ressentant sa vie profonde
Notre
vie a des pans cachés, nous vivons la plupart du temps sur un minuscule
territoire de nos possibilités, le champ du connu. Freud compare l’esprit
humain à un iceberg : la partie immergée, inconsciente, en représente les
sept huitièmes, l’esprit conscient, un huitième. C’est dire le courage que nous
avons pour vivre tout de même en essayant de faire des choix conscients!
Mais
si Freud considère l’inconscient comme un adversaire, Erickson, à la suite de
Jung, le considère comme notre allié et notre guide le plus précieux.
En
schématisant, on peut dire qu’il occupe l’activité du cerveau droit qui
détermine aussi le comportement, puisqu’il est spatial, global, synthétique. Le
cerveau gauche, quant à lui, , détermine le
langage. Attention, il n’existe pas de pensée strictement rationnelle ni de
pensée strictement intuitive : il n’y a pas de cloison étanche entre les
deux hémisphères. Mais il est nécessaire de faciliter les relations
inter-hémisphériques.
Selon
Erickson, il y a blocage lorsqu’il n’y a plus partage démocratique entre
cerveau droit et cerveau gauche, quand le gauche a pris les pleins pouvoirs et
ne sait plus lâcher prise.
Le
cerveau droit, moins confiné dans des règles intangibles, plus flexible, est
plus apte à générer le changement.
Heureusement,
nous traversons plusieurs fois par jour la communication hypnotique
eriksonnienne dans laquelle nous ne sommes pas dépossédés de notre libre arbitre.
Cet état participe à notre équilibre mental. Plusieurs activités polarisent le
cerveau gauche et induisent cet état : les transports, les sports
d’endurance, la concentration totale sur une activité (l’état de fluidité),
l’écoute passionnée. Cette autohypnose permet de se libérer de l’esprit
critique pour mettre ses ressources en culture. C’est par le truchement de ces
états d’ouverture que nous accédons à notre pensée créatrice qui combine et
exploite les compétences complémentaires de nos deux cerveaux.
Si
la pensée rationaliste est le royaume du « pourquoi? », la
pensée créative est celle du « pourquoi pas? »
Dans
la situation de confiance de l’Atelier d’Écriture Partagé (cela est vrai aussi
dans le journal créatif), on se trouve exactement dans la situation propice à
l’harmonisation de nos deux cerveaux : état de fluidité alimenté par notre
liberté émotionnelle et écoute concentrée. Si on dirige, en plus, notre
activité vers l’écriture de la fiction, on se dote d’un pouvoir
supplémentaire. »