Voici un
article d’Émilie Laperrière que vous
trouverez dans La presse Montréal du samedi 16 mars 2013. Pour lire cet article
au complet : cliquez ici
"Le
journal créatif, vous connaissez? Dérivé du journal intime, il combine dessin,
écriture et collage en plus d'être un outil de développement personnel. À vos
crayons de couleur, La
Presse vous montre comment procéder.
Le
journal créatif pourrait bien être l'une des seules formes d'art qui ne
demandent pas de talent particulier. Bien plus que le résultat, c'est le
processus qui compte ici. Ceux qui l'ont essayé ne jurent que par cela.
Les
bienfaits
Manon
Lavoie, derrière le site M comme Muses, offre depuis quatre ans des ateliers
créatifs. «L'utilisation de l'écriture et du dessin permet de faire travailler
les deux hémisphères de notre cerveau. Ça permet de créer sa vie à son image,
de s'exprimer et de se sentir bien, en plus de faire le point, assure-t-elle.
Quand on le feuillette après, c'est un joyeux rappel de tout le chemin qu'on a
parcouru.»
Après
avoir publié le livre Le journal créatif, Anne-Marie Jobin a fondé l'école le Jet d'Ancre en
2004, où elle donne des ateliers pour former notamment des animateurs en
journal créatif. Elle est bien d'accord avec Manon Lavoie: «C'est presque comme
de la méditation. On s'arrête, le temps de s'ancrer et de voir dans quelle
direction on va.»
Le
matériel
Pour
débuter, pas besoin de matériel compliqué. Un cahier sans lignes est évidemment
l'idéal. Quelques crayons de couleur, des feutres et des pastels devraient
aussi se retrouver dans la boîte à outils.
Pour le
collage, on aura besoin de pages de magazines, de photos, de ciseaux et de
colle. Du carton, du papier de soie, de la dentelle ou encore de la peinture
pourraient aussi être utilisés.
Il n'y a
pas vraiment de limites, mis à part l'imagination. Et ça n'a pas besoin d'être
coûteux. «Pigez dans le matériel de vos enfants, découpez vos vieux magazines
et achetez vos crayons au Dollarama!», suggère d'ailleurs Manon Lavoie.
Quelques
exercices pour commencer
Anne-Marie
Jobin conseille de se lancer d'abord avec des exercices spontanés. «On peut
faire une première page pour illustrer comment on se sent en ce moment ou même
quelle couleur nous sommes aujourd'hui», explique-t-elle. L'important, c'est de
ne pas juger son travail.
Manon
Lavoie rappelle que le plus beau, dans tout ça, c'est qu'il n'y a pas de
règles. «On se laisse aller. Si une page est laide, on la laisse de côté
quelques jours et on y revient ensuite. Ça va débloquer.»
Les plus
rationnels, pour qui gribouiller sans but n'est pas une tâche facile, pourront
suivre un atelier, consulter un exposé en ligne ou lire un livre sur le sujet
avant de commencer. Les ressources sont immenses. Il suffit de faire une
recherche sur le web pour s'en convaincre.
À
qui ça s'adresse?
Anne-Marie
Jobin avoue que sa clientèle est presque exclusivement féminine, même si le
journal créatif s'adresse à tous.
«Sur les
139 animateurs formés depuis le début, il n'y a que 3 hommes», dit-elle. Par
contre, pour les ateliers de base, la proportion remonte un peu: près de 1
participant sur 15 est un homme. «Je crois que l'approche est féministe,
puisqu'elle redonne le pouvoir et le contrôle à la personne.»
Plusieurs
femmes d'affaires participent d'ailleurs aux ateliers de Manon Lavoie. Son
conseil: cacher une trousse de survie au bureau! «Quand elles ont l'impression
d'être dans un cul-de-sac, elles ferment leur porte et consacrent quelques
minutes à leur journal créatif. Souvent, la situation se débloque ensuite.»
Que ce
soit pour mieux se connaître, s'exprimer ou apaiser sa voix critique, le
journal créatif peut avoir plusieurs bienfaits. Il suffit de se laisser
inspirer."